lundi 19 décembre 2011

Le sacrifice des amants ou le mythe de l'amour impossible

Le mythe d'Orphée : http://tempoepoesie.blogspot.com


Orphée ramenant Eurydice, Corot (1861)





Pyrame et Thisbé sur une mosaïque romaine à Paphos (Chypre)


Pyrame et Thisbé* sont deux amants légendaires de la mythologie grecque et romaine. Leur histoire, issue de la matière orientale, est à la croisée du mythe et du romanesque.

* en grec ancien Πύραμος καὶ Θίσβη : Púramos kaì Thísbê

Dans ses Métamorphoses, Ovide donne la première version connue de l'histoire de Pyrame et Thisbé (mais elle est en réalité une élaboration au second degré)


Le quiproquo fatal : Pyrame et Hisbé sont deux jeune Babyloniens qui habitent des maisons contiguës et s'aiment malgré l'interdiction de leurs pères. Ils projettent de se retrouver une nuit en dehors de la ville, sous un mûrier blanc. Thisbé arrive la première mais la vue d'une lionne à la gueule ensanglantée la fait fuir; comme son voile lui échappe, il est déchiré par la lionne qui le souille de sang. Lorsqu'il arrive, Pyrame découvre le voile et les empreintes du fauve : croyant que Thisbé en a été victime, il se suicide. Celle-ci revenant près du mûrier, découvre le corps sans vie de son amant et préfère se donner la mort à sa suite.

"Ô vous, parents trop malheureux ! Vous, mon père, et vous qui fûtes le sien, écoutez ma dernière prière ! Ne refusez pas un même tombeau à ceux qu'un même amour, un même trépas a voulu réunir ! Et toi, arbre fatal, qui de ton ombre couvres le corps de Pyrame, et vas bientôt couvrir le mien, conserve l'empreinte de notre sang ! Porte désormais des fruits symboles de douleur et de larmes, sanglant témoignage du double sacrifice de deux amants !"

La légende de Pyrame et Thisbé a inspiré Roméo et Juliette de Shakespeare qui en reprend librement l'intrigue (vraisemblablement entre 1591 et 1595), avant d'en proposer une version parodique dans Le Songe d'une nuit d'été (1591-1595).


"Farewell compliment"

"Etes-vous si ardente ?"


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L'amour en Occident, Denis de Rougemont


Pascal Quignard, Le Sexe et l'effroi


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Roméo et Juliette, Shakespeare : Mercutio et Tybalt (III, 1), pp. 147-14


Traduction de Pierre-Jean Jouve et Georges Pitoëff


Une place publique

Entent Mercutio, Benvolio, et des serviteurs.


/.../


Entrent Tybalt et d'autres.


BENVOLIO

Par ma tête, voilà les Capulet.

MERCUTIO

Par mon talon, ça m'est bien égal.

TYBALT

Suivez-moi de près car je veux leur parler.

Seigneurs, bonsoir. Un mot à l'un de vous.

MERCUTIO

Et rien qu'un mot à l'un de nous ? Accouplez-le à quelque chose;faites-en un mot et un coup.

TYBALT

Vous me trouverez tout prêt à cela, Monsieur, si vous m'en donnez l'occasion.

MERCUTIO

Ne pourriez-vous pas saisir une occasion sans qu'on vous la donnât ?

TYBALT

Mercutio, tu es de concert avec Roméo --

MERCUTIO

De concert ! Nous prends-tu pour des musiciens ? Et si tu nous prends pour des musiciens, tu peux t'attendre à n'écouter que des discordances. Voilà mon archet ; voilà pour vous faire danser. Sang de Dieu ! Concert !

BENVOLIO

Nous parlons ici en un lieu fréquenté.

Ou retirons-nous dans quelque endroit privé

Ou raisonnons froidement sur vos griefs

Ou séparons-nous là. Tous les yeux sont sur nous.

MERCUTIO

Les yeux des hommes sont faits pour voir, qu'ils voient ;

Je ne bougerai pas pour le plaisir d'un homme.


Entre Roméo.


"polemos" ou "agon" ?


L'antique goût du sang :


à suivre...


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"Le pari de la jeunesse" d'Olivier Py à l'Odéon-Théâtre de l'Europe



L'autre, un sujet en question : l'accueil de l'étranger et l'hospitalité comme devoir

avec "la mesure en héritage"






Ecouter : c'est prendre en compte la parole de l'autre

Délibérer : c'est prendre le temps d'écouter des points de vue différents et mettre en jeu ses connaissances littéraires pour servir différentes thèses, avec la perspective d'une synthèse délibérative.


"Il faut que vienne à moi une pensée qui sauve", Les Suppliantes


Quel est le symbole de l'olivier ?








Une identité se construit-elle forcément sur le mode de la conflictualité ?



"polemos" ou "agon" ?


L'antique goût du sang : à suivre...



Débat au service d'"une parole plus profonde que la tolérance", Hannah Arendt

citée par Raphaël Enthoven sur la scène de l'Odéon-Théâtre de l'Europe " :

" Les philosophes amoureux"

au cours des "Traversées philosophiques"



à suivre...

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« Ils se marièrent, furent heureux et eurent beaucoup d'enfants », ce n'est pas ainsi que se termine Roméo et Juliette de Shakespeare, ni Cendrillon de Joël Pommerat à la différence de La Vraie fiancée d'Olivier Py, pourtant... le « voyage idéal » à la façon d'Olivier Py et de Joël Pommerat continue au « théâtre vivant » des « Petit(s) Poucet(s) rêveur(s) », succédant à l'ironie du conte philosophique voltairien et au réalisme du roman d'apprentissage pour renouer avec le "regard éloigné"* du mythe.

* "la consigne est de poursuivre la marche, et la société ne consiste pas plus en familles que le voyage ne se réduit aux gîtes d'étape qui suspendent momentanément son cours. Des familles dans la société, on peut dire, comme des pauses dans le voyage, qu'elles sont à la fois sa condition et sa négation."


Claude Lévi-Strauss, Le Regard éloigné.